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Poème sans titre 1

A l'ombre du chemin longeant la plage d'herbe
J'entendais bruire les reflets blancs qu'imprimait l'air
Sur la surface des eaux ils éclataient en bulles
Et brillaient ainsi que les yeux d'un chat
Et la lune du jour versait sur nous des regards
De neige par en-dessous
Il y a des pays tu sais où il pleut des couleurs
De lilas des ciels d'où s'effondrent mille soleils
Comme s'effondrent les yeux ronds des tournesols
Et toutes ces fleurs s'évanouissaient en cotillons
Sur toi et moi te souviens-tu des sentiments
Que jouaient pour nous les étoiles invisibles
Derrière les rideaux de l'atmosphère ?
Il y en avait tant et tant et leur écho
Amenait entre nos fronts la mer en onde bleue
Et le soleil en murmure aveugle


Poème inédit

Poème sans titre 2

Je t'attendrai bientôt
Dans les bruits
D'une foule m'immergeant
Jusque derrière
L'immensité de tes verdures
Claires nées au cœur des
Silences immortels
Je t'attendrai et
Ton visage ne sera
Pour moi plus qu'une
Grande lumière


Poème inédit

Poème sans titre 3

Le soir s’était allongé
En fumée de marbre
Et toutes les fleurs les lys et les lauriers
Perdaient la vie
Et leur mélancolie prononçait sur moi
Les rêveries qu'ont les morts avant de mourir

Et mon chagrin avait la couleur d’une rose à naître

Je me souvenais des nuées que mâchait la plaine
Des rubans des soleils
Des nuits d’exil à chercher dans l’odeur de la pluie
Ce qui restait des lumières de ma jeunesse
Je voyais encore les silences panser mes rêves suicidés
Et les rivières toutes les rivières du monde
Qui s’en allaient loin de moi

Et mon chagrin ne cessait de croître

Je tenais dans mes bras mes fièvres d’enfance
Je confondais et les songes et la vie et mon cœur
En son cœur faisait des plis
Ma tristesse était reine depuis l’aube
Et ce jusqu’à la nuit et j’étais seul
Quand la mort avait franchi mon seuil

Et mon chagrin couronnait d’ombres
Les musiques brisées
Et les pas
Qui m’emmenaient dans la nuit


Poème inédit

Poème sans titre 4

C'était un matin brillant j'avais
Dans les mains des espoirs
Et des bruits de sable et des fragments
Déposaient près de toi une poudre
Dorée elle éclairait ton visage blanc
D'une foi qui souvent me faisait défaut

Et mes pensées s'endormaient comme un automne

Des lettres manuscrites naissaient dans tes cheveux
Elles étaient aussi claires que le souffle de tes yeux

J'ai vu des instants se former au-delà de nos rêves marins tu sais
En ligne de lumière
En éclairs de satin

Entre nous souviens-toi coulaient
Ces pâleurs que tu partages avec la nuit

Tout l'or de nos jours tient dans ton cou

Mon église est ton sein
Et mes pensées s'endorment dans la chair de tes mains


Poème inédit

Poème sans titre 5

J’ai recueilli notre première aube
elle entourait ton visage blanc
Et les navires et les oiseaux
pleuraient leurs feuilles mortes
dont les bruits mouraient au vent

Je m’en souviens j’écoutais des chansons sans parole
qui coulaient sur moi lentes comme un linceul d’où vient la vie
Il avait le goût d’un baiser nouveau courant
sur nos liens je m’en souviens tu sais
J’ai passé des jours à m’en souvenir

Je la tenais dans les mains cette aube
Ma joie flambait comme un opéra
et j’avais peur
J’avais peur de réveiller l’Amour qui te pensait

Je me suis souvenu des routes fendues
Des hôtels où l’on ne s’arrête pas
Du passé qu’on brûle aux fenêtres
Des langueurs stupides qui me prenaient parfois
dans des pays si loin si loin de chez moi
Des échos froids
Qui se consument en disparaissant
Des adieux qu’on se fait pour soi en regardant la mer
Et le Christ je m’en souviens posait sur moi son regard blanc

J’ai recueilli une aube de nous
Elle est une églantine
qui tremble dans un verre d’eau

Ma pensée s’égare sur ton sein
Et les navires et les oiseaux
Pleurent des feuilles mortes
Dont les bruits meurent aux vents marins


Poème inédit

Si vous deviez garder un poème seulement sur votre table de chevet, lequel serait-ce?

La Nuit de mai d'